Coup de gueule
En ce moment je suis un poil fatiguée et un peu bougonne. Mets ça sur le compte des hormones, de l'arrivée de l'autonme, de mon insupportable caractère d'hermite, de ma balance qui ne pointe toujours pas vers le bas, des astres moqueurs, de mon éternel célibat, que sais je ...
Tu t'impatientais ben tiens prends ça en pleine tronche !!! J'ai un coup de gueule à faire passer et tu vas m'entendre !!! 
Entre les fumeurs qui jettent leurs mégots dans la rue, entre ceux qui délaissent leurs papiers/kleenex/chewing gum au sol voici l’arrivée ou plutôt le retour de nouveaux pollueurs ! Ipod, PsP et compagnie ont, grâce à leurs gadgets Itech, ouvert la porte à une clientèle en proie à la surconsommation mais aussi à la facilité. Plusieurs fois, j’ai surpris des « jeunes » à recharger les batteries de leur nouveau joujou en abandonnant sans aucun scrupule ni remord leurs piles usagées. Celles-ci roulent malicieusement entre les pieds des usagers des transports en commun, d’innocents piétons qui par jour de malchance tombent sur la dite pile au mercure et tombent lourdement sur le bitume en s’écrasant le nez et se brisant le coccus. Ah, tu ris jeune impertinent(e) mais tu riras jaune le jour où se sera ton tour de croiser ces petits tubes sphériques. Tu dois être de la bande de ceux qui se veulent militants. Tu signes des pétitions pour soutenir les actions du WWF et tu tires l’étendard de Green Peace devant un champ d’OGM. Tu te détends aux rencontre de l'Huma. Tu chantes en boucles « l’Hymne de nos campagne » de Trio mais dès que tu franchies le seuil de ta maison, tu oublies de trier tes déchets, tu te débarrasses de ton ticket de métro à côté de la poubelle prévue à cet effet, tu déverses le contenu de tes poches sur le trottoir, tu te plains d’une journée de pluie sans penser que les nappes phréatiques ont besoin de se ressourcer. Va manant(e), passe ton chemin tout ceci ne te regarde point, la planète survivra sans ton aide. J’aimerai avoir ton détachement mais la jeune fille des campagnes que je suis, ne peut se taire devant cette totale inconscience. J’ai grandi entre six champs, Mère Nature a su m’apprendre à la respecter et en échange elle m’apporta ce dont j’avais besoin : nourriture à foison, beauté des espaces verts, découvertes permanentes et baignades à volonté. Mon respect pour elle n’a pas changé. Aujourd’hui, je vis dans une grande ville, les espaces verts se font discrets… mais rien que le fait d’échapper un de mes mouchoirs usagés ou un papier oublié dans une de mes poches est un véritable drame à mes yeux. Je me baisse prestement pour les ramasser, je le remets à sa place, au chaud, dans ma poche et j’attends de croiser une poubelle municipale pour me débarrasser de mes détritus. C’est plus fort que moi. Alors quand je surprends un jeune homme délaissant sa pile au mercure près de moi, je lui dis « excusez-moi monsieur vous avez perdu votre pile », celui-ci surprit et gêné de mon intervention, mécontent, il reprend sa pile en me lançant un regard foudroyant qui ne serait certainement pas plus douloureux que s'il m’en collait une. Pour montrer qu’il est le plus fort, il attend d’être descendu du wagon pour la jeter de nouveau avec violence sur le sol. Un joli tintement métallique se fait entendre, cri de victoire pour ce jeune homme.
Jeune Homme : 1 mademoizelle_charlotte : 0.